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Le réconfort des images



En me perdant souvent dans les images de Pinterest , là où se côtoient les fleurs fraiches , les beaux intérieurs et la douceur de vivre, où chacun et chacune collectent les pièces de son  trésor enchanteur, se dévoilant alors d'une  manière subreptice et élégante dans l'exposition de ses choix et de  ses  communes admirations et semblables affections,   je me dis qu'il fait bon  de se plonger dans ce grand livre d'images , sans cesse changeant , réconfortant comme nos "bons petis points "  que l'on recevait de  l' enfance lorsque nous étions  de sages petits écoliers,  et  qui nous réjouissaient tant .
Nous créons ainsi, tous et toutes ces petits mondes d'images qui viendront  retenir le regard, et quelquefois convier l'amitié par leurs  goûts partagés.

Ce sont sur ces images que je vous laisse quelques jours.
De mon petit monde fait de livres, de thé et de chats dormants , je vous adresse un doux et amical " A bientôt". 

Je vais accompagner vers sa dernière demeure  un très vieux monsieur qui fut mon beau papa et qui nous a quitté aujourd'hui, il savait comme personne narrer  les moments doux ou tristes de sa vie , nous avons tant ri , été ému, nous l'avons écouté tendrement lorsqu'il évoquait sa vie incertaine pendant la guerre, ses peurs devant les vies perdues et toute cette somme d'espoir et de rêve qui avait bercé son existence entre les bras rudes mais si joviales familles  du Pas de Calais.  Il aurait voulu faire tant de choses, mais la vie parfois dans les ruelles de l'enfance ne donne pas toujours la confiance pour s'affranchir de tout. Sa  vie fut tout de même belle, car il a su la traverser dignement . Je l'aimais beaucoup, n'ai jamais bien su le lui dire, mais j'avais gardé tant de reconnaissance  quand il y a 20 ans j'ai été accueilli dans cette famille avec une entière affection et qu'il m'avait dit alors  "Hélène, vous êtes comme notre fille".

Alors c'est un papa que j'ai perdu , un papa qui avait toujours une mise parfaite, la chemise repassée, la chevelure soignée avec de belles boucles crantées, la casquette  bien vissée à l'anglaise, avec la visière légèrement courbée. pour demeurer solide et stable contre les vents vifs qui balayaient les esplanades de Boulogne à Audresselles jusqu'aux grands caps.  Il aimait sa ville Raphaël,  tendrement, il la voyait changer pourtant, il contemplait ces changements avec amertume, il aurait tant voulu que tout demeure, que l'image soit immuable , pareille à celle qu'il gardait en lui , car là, sa ville rayonnait, les docks y  restaient animés, les halles y étaient profuses, et puis les chalutiers les  remorqueurs , les  grands bassins reprenaient vie.
Il devait songer et revoir bientôt  dans les méandres de sa mémoire, toute la traversée du vieux quartier  des pêcheurs ou la remontée des escaliers du Mâchicoulis, songer bientôt à son propre grand-père que l'on rassasiait , aux matins de noces familiales, de harengs et de café frais, afin qu'il puisse patienter jusqu'au repas donné pour les tourtereaux du jour et ne pas devant tous, se faire remarquer par son trop grand appétit.
  Il se plongeait dans la lecture du Canard enchainé , hochant simplement la tête pour marquer sa désapprobation à la lecture de quelque  affaire et  coups bas révélés, répétant à l'envie, que cela, vraiment,  du temps de son père Sénateur  au MRP, n'aurait pas été permis.
 C'était un Monsieur attachant, tout simple et élégant. Aujourd'hui il laisse ma belle,maman , sa Valentine rencontrée il y a  60 ans lors d'une noce en Belgique. Ce  n'était pas sa cavalière , avait-il dit, mais il l'avait remarqué , la gentille Suzanne, avec son grand sourire , ses beaux yeux gris et sa belle robe de couturière.Il l'avait remarqué et aimé jour après jour, la vie passant,  avec fierté et affection. Jamais Raphaël sans Suzanne, il y a à présent tant de chagrin quand il y a eu tant d'amour.
En ce jour où chacun fête sa chacune, deux petites mains toutes frêles et ridées ont eu tant de mal à se séparer ......









Moineau & cerise et un soupçon de copyright


Coup de colère! Une amie des blogs un soir m'adresse un mail et me demande si je suis l'auteur des reproductions encadrées mises en ligne sur" a little market. "Non, non, non, que nenni, c'est pas moi , c'est pas moi,"  mais la boutique Cottage-de-charme-shabby, qui allègrement proposait Fifi l'oiseau, mes Pierre de Ronsard, mes jetées de roses dans des cadres enrubannés. Je lui demande simplement de les retirer,il n'y a pas à s'attendre à des tergiversations, et bien si , y'en a , autant que de  pommes dans le breuvage des tontons flingeurs , car ,  la vendeuse me répond très à l'aise :

" si vous souhaitiez que personne n'enregistre les vôtres, il était de votre devoir de les protéger, et surtout de faire en sorte que personne ne puisse les enregistrer, et aussi de mentionner votre nom sur la photo et le "C" de copyright De ce fait, toutes les personnes on le droit de les copier sans être poursuivie."

J'en déduis tout de même en passant que "enregistrer" veut dire s'emparer , vendre et prospérer du travail d'autrui, un intéressant espace sémantique  à noter dans le Littré de l'année prochaine.

C'était trop demandé les excuses? 
Voilà, pan sur mon bec, passons à autre chose puisque c'est ma faute.
Voici donc autre chose, un autre oiseau tout mignon , tout perché et tout copyrighté, non mais!!!
et que vous pourrez retrouver si vous le souhaitez dans la rubrique cartes postales de mon zazzle officiel parmi ses autres petits camarades perchés.

Heureusement le mois s'est clos par un formidable Hopper . Que n'a t'on pas déjà dis sur Hopper... pour ma part je n'avais pas vraiment envisagé ma propre fascination avant qu'un dialogue entre un journaliste et un vendée-globeur  ne s'entame sur la question de la solitude:
Question (bête) du journaliste: "Comment faites-vous pour supporter 2 mois 1/2 de solitude?
Réponse du vendée-globeur: " Quelle solitude? Quand on a la chance d'être tranquille, sans personne, pendant tout ce temps en réalisant quelque chose que l'on aime, que vous faut-il de plus!! Revenir à terre, c'est là , la solitude...."

Voilà j'ai ma réponse, devant un tableau d'Hopper  je contemple un temps apaisé et irradiant, préservé de toute solitude, aimant.

J'oubliais... Ravie de vous revoir, ravie de vous retrouver!!!