Paris, les années 20, un Paris un brin coquin avec les revues légères ,les piquantes danseuses vêtues de plumes et de perles, on imagine les loges parfumées, les petits bouquets offerts par quelques timides ou plus fougueux admirateurs.
Mademoiselle Dorian du Casino de Paris, Mademoiselle Mistinguett revenant en triomphe des Etats Unis et se produisant au café de Paris......., les théâtres s'empourprent des plumes de Melle Napierkowska , délicieuse en cet été 1923.
Les loges bruissent des rires , des effervescences, il fait bon papoter dans ces petits boudoirs de théâtre, partager les confidences, puis s'interrompre, le regard perdu dans les vapeurs orientales d'un thé savoureux.
Août! .... des théâtres font relâche pendant que d'autres bruissent d'un petit air particulier, parfumé de toutes ces langueurs de l' été parisien. J'aime ces lieux où en cette saison , les lumières de théâtre viennent tarder comme des petits soleils jusqu'aux velours épais, jusqu'aux planchers des scènes....
Elles sont loins ces magnifiques éphémères, ces gracieuses reines nocturnes, les petits cabarets sont rachetés par des faiseurs d'argents, il y a si longtemps déjà que les rêves se sont éteints dans les coulisses des Mogador et des moulins empourprés........
Mais qu'importe, il y a tant d'ivresses dans ces souvenirs là pour couler en flot délicieux d'époques en époques jusqu'à nos rivages........ bruisser inexorablement en folles rumeurs, en exquises sensations entre ces murs faits de stuc, de patines, surgir au détour des loges, du foyer des artistes , gagner la rue par quelque fenêtre entrouverte et vous gagner , visiteur, jusqu'à ce que vous soyez conquis et qu'à votre tour , vous soyez, pris, le temps de quelques heures dans cette danse pourpre.
Voilà en quelques images pour vous présenter la dernière petite peinture, vous dire que moi aussi je fais relâche, quelques jours en Août , je viens de fermer la loge, je remonte jusqu'au foyer ,passe par l'ovale feutré du couloir qui vient embrasser les premiers balcons, puis avant de partir, ouvre la porte qui donne sur la loge royale , pressant la lourde poignée de cuivre, pas un bruit, je découvre la scène lovée dans cette architecture italienne, le rideau à la vénitienne est entièrement levé, endormi dans les cintres pour quelques semaines silencieuses, quelques plumes jonchent les planches, n'est-ce pas celles qui ornaient la coiffe de Melle Napierkowska .....?
Je participe par ce billet au délicieux "Show and tell Friday " de Cindy
Portez-vous bien, beau mois d'Août!!!
Portez-vous bien, beau mois d'Août!!!